Égalité des genres dans les arts de la rue
Depuis 2019, sept fédérations régionales des arts de la rue (Auvergne-Rhône-Alpes, Île-de-France, Nouvelle-Aquitaine, Normandie, Hauts-de-France, Occitanie et Bourgogne-Franche-Comté) se sont associées dans le cadre d’une commission inter-régionale pour l’égalité des genres dans les arts de la rue. La commission compte également la Fédération Nationale des Arts de la Rue.
La commission Égalité des genres dans les arts de la rue travaille à comptabiliser et visibiliser les représentations de genre dans le secteur des arts de la rue et de l’espace public. Elle agit dans l’optique d’un féminisme intersectionnel et inclusif, qui prend en compte les différents types de discriminations qu’une personne peut subir. Elle cherche à observer, à proposer des solutions, des pistes de réflexion et des outils.
Nous voulons :
– Rendre visible la répartition des pouvoirs et mettre en lumière les inégalités (dans le fait d’être programmé·e, de jouer, de diriger) en fonction des genres ;
– Participer à la lutte contre les violences sexistes et sexuelles (VSS) ;
– Valoriser les créations d’artistes femmes et en minorité de genre ;
– Influer sur les politiques publiques et se faire entendre auprès des institutions et de la profession ;
– Agir sur les parcours professionnels, nous former, mettre en place de nouvelles pratiques ;
– Briser le plafond de verre.
Les 6 axes de travail
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Faire un état des lieux qualitatif et chiffré : s’observer, se compter
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Influer et se faire entendre pour plus d’équité
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Sensibiliser et communiquer : publier chiffres et rapports, être présent·es aux rencontres professionnelles, en organiser
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Mettre en place une veille sur les questions de harcèlements sexistes et sexuels dans nos métiers
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Militer et agir auprès des professionnel·les comme des publics
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Se former : se donner des outils concrets, augmenter les compétences pour lutter contre les VSS et briser le plafond de verre
Le comptage
Comptons-nous ! Comme dans toutes les disciplines, les femmes et les minorités de genre souffrent d’une méconnaissance de leur travail. Les spectacles sont moins accompagnés dans la co-production, le préachat et la diffusion que ceux qui sont produits par des hommes. C’est la raison pour laquelle les fédérations travaillent à rendre visible cette invisibilité en documentant les inégalités de manière chiffrée. Et ces chiffres sont sans appel. Il est souvent répondu, lors des choix de programmation et de l’octroi des subventions, que ce n’est pas le ou la porteuse de projet mais le contenu qui prévaut. Or, au regard des chiffres présentés, cela revient à considérer que les femmes sont moins talentueuses que les hommes. C’est une ineptie évidente.
- En matière de programmation, les festivals dans les régions étudiés programment en moyenne 26% de spectacles créés par des compagnies dirigées par des femmes (46% pour les représentations portées par des hommes). La médiane est de 21%, c’est-à-dire que la moitié des festivals étudiés programment moins de 21% de représentations portées par des femmes. Il n’y a pas d’évolutions entre 2019, 2021 et 2023.
- En Île-de-France, nous constatons que les écarts de financements et d’attributions de subventions en fonction du genre des personnes qui dirigent les structures tendent à se réduire. Les écarts continuent toutefois d’exister, et il est difficile de savoir ce qui les maintient.
Les chiffres seuls ne suffisent pas. Convaincu·es de la nécessité d’organiser des temps forts et des rencontres, nous mettons le sujet sur le table dans le cadre de multiples rendez-vous : festivals, rencontres inter-régionales, Universités Buissonnières, et autres événements phares. Suivez les actualités de la commission, rejoignez-là, participez-y : elle est ouverte !
Cellule d’écoute
Dès 2025, La FéRue met en place une cellule d’écoute mensuelle sur les questions de violences sexistes, sexuelles et de genre pour ses adhérent·es. Celle-ci est encadrée par deux personnes formées auprès de la Petite pour être référent·es sur ces questions, Charlène Helleboid (salariée) et Matthias Claeys (co-président).