Communiqué
En ces jours où la peur de l’ailleurs et de la différence sont brandies comme étendard de la «préférence nationale»,
En ces jours où une loi sur l’immigration est votée au sein de notre Assemblée Nationale, dont certains articles entrent en parfaite contradiction avec nos politiques culturelles publiques,
En ces jours où cette loi, si elle venait à être appliquée, bafouerait les droits humains fondamentaux et notamment les droits culturels,
En ces jours où les bornes, les barrières, les frontières se multiplient dans l’espace public,
Où l’on est prié de circuler (y’a rien à voir) ou d’accepter la contention,
En ces jours inimaginables où une loi française emprunte au discours idéologique d’extrême-droite en piétinant les valeurs humanistes de notre République,
Nous, citoyennes et citoyens, acteur·ices, artistes et technicien·nes des arts de la rue en Île-de-France, revendiquons haut et fort notre indignation et affirmons notre désaccord face à cette loi, présage de conséquences désastreuses pour nos métiers et pour notre société.
« Cautions financières de retour » pour les étudiant·es, droits sociaux à géométrie variable et privilèges communautaires sont des notions inacceptables pour nous qui travaillons au quotidien et sur le terrain à l‘égalité d’accès pour toutes et tous à l’expression artistique et aux propositions artistiques que nous produisons, sans distinction ni de genre, ni de classe sociale, ni d’origine.
Parce que nous sommes pour tous les yeux et pour toutes les oreilles,
Parce que nous poétisons des rues, des friches, des forêts, des campagnes, des prisons, des cours d’immeubles, des villages, des villes,
Parce que nous cultivons nos espaces en communs,
Nous savons que l’identité artistique et la culture française sont mosaïques, nourries de siècles d’échanges, de voyages et de partages.
Nous savons aussi que l’art, les histoires, la poésie peuvent révolutionner les paradigmes.
Alors, prenons courage ensemble pour inventer un autre récit que celui d’une Nation aux valeurs nauséabondes qui laisseraient la bête immonde s’épanouir.
Mobilisons-nous massivement pour refuser l’entrée en vigueur de cette loi qui porte si gravement atteinte aux droits des étrangèr·es en France qu’elle porte atteinte à toutes et tous les citoyen·nes de France. C’est la loi de la Honte. Refusons-là !
La FéRue, Fédération des arts de la rue en Île-de-France
